15 décembre, à Saint-Julien-Molin-Molette.
Ricochets 2
Itinéraire à travers la brume:
Prendre le vélo.
Aller voir les anciennes mines de plomb Ă Ăteize.
Traverser le village,
la rue Peyronnet. Peyronnet = la rue des pierres. Hommage Ă lâancienne carriĂšre situĂ©e Ă la place des immeubles actuels.
Les pavillons et préfabriqués du
Parc du Soleil.
La station-service, les chiens de chasse de la rue du PlĂątre.
Route de
la Condamine.
La sortie de Saint-Julien, quartier Condamine.
Les panneaux de direction du carrefour du village,
Pélussin, Maclas, Lupé.
Quartier les Grands-Prés. Le chùteau de la Condamine.
La Zone Artisanale,
la brasserie, le charpentier, le vendeur de matĂ©riel agricole, le foyer dâaccueil spĂ©cialisĂ©, la route, les champs.
Les travaux, la grue.
Les terrains de foot. La guinguette. Les boys.
La montĂ©e vers Ăteize.
Les Ă©levages de faisans et poulets.
Vue sur
les alentours de Saint-Julien.
Retour.
Les fléchages du salon
Lâobjet qui Parle.
Le parking de
la salle des fĂȘtes.
En face,
lâusine Blanc, le bĂątiment pas rĂ©parable aprĂšs lâincendie?
Je viens de rentrer de mon exploration à vélo
des alentours du village.
Appareil photo autour du cou, je ressors de la maison pour continuer de sillonner le village Ă pieds en quĂȘte dâanimation. Le village accueille du jeudi au dimanche le salon annuel de LâObjet qui Parle, autour des mĂ©tiers dâarts et de lâartisanat local, certains lieux sont exceptionnellement ouverts au public afin dâaccueillir les exposants. En parcourant ces lieux, je cherche Ă noter et archiver les nouvelles activitĂ©s au sein des bĂątiments anciens. Au fur et Ă mesure, je note les points dâintĂ©rĂȘts et les potentiels contacts me permettant de lier histoire des lieux et projet de dĂ©veloppement de lâactivitĂ© du village dans le futur.
Dans les rues dĂ©sertes de Saint-Julien, le sentier balisĂ© de lâĂ©vĂ©nement me fait rebondir dâun lieu Ă un autre au sein du village. JâespĂšre que cet Ă©vĂ©nement culturel rĂ©ussit Ă faire sortir les habitant·e·s de chez eux tout en valorisant les savoir-faire et activitĂ©s du territoire.
Depuis
la rue Vieille,
lâEspace aux 6 fontaines et
lâĂglise, je me rends Ă la place Bancel. Je traverse le Pont de
lâAvenue des Ateliers, et remonte
la montĂ©e des Fabriques, je longe une maison aux corniches dĂ©corĂ©es, sans doute une ancienne maison de maĂźtre. Je mâarrĂȘte Ă la bifurcation entre la route et
le grand Parking de la Salle des fĂȘtes. Depuis
lâincendie, la montĂ©e est limitĂ©e par de grandes barriĂšres de chantier, un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral interdit lâusage du reste de la route. Au-dessus, la cheminĂ©e de
lâusine Blanc est encore debout. Sur la façade, lâincendie a laissĂ© place Ă des murs sans fenĂȘtres, dont les chĂąssis de mĂ©tal fondus laissent de grandes ouvertures dans les pierres roussies. Par endroit, les briques sont encore noires de cendres. DerriĂšre le portail, on aperçoit lâallĂ©e menant Ă la cour intĂ©rieure, remplie de poutres calcinĂ©es Ă Ă©vacuer.
AprĂšs le passage des pompiers, des experts, des assurances, et des futurs artisans, le chantier de remise en Ă©tat pourra commencer. Le chemin rouvrira en FĂ©vrier, lorsque le site sera sĂ©curisĂ©, sans risque dâĂ©boulement au passage dâune voiture ou Ă la vibration dâune voix.
Je bifurque sur
le Parking, une vieille camionnette blanche est garĂ©e devant lâescalier en colimaçon. Des rubans de chantier dissuadent dâen monter les marches. Mais lâidĂ©e dâapercevoir la charpente de lâusine me fait enjamber cette clĂŽture. Quatre Ă©tages au-dessus du goudron, je vois
lâusine Blanc dans sa totalitĂ©. Le trou bĂ©ant du toit apparaĂźt. Quelques briques sâaccrochent les unes aux autres en attendant de glisser et se briser au sol. De mon perchoir, jâaperçois les IPN de la rotonde surplombant le vide, essayant de maintenir les murs sans toit et les Ă©tages sans planchers. Câest le mĂȘme point de vue que la photo du journal. Au fond, en face de
la rotonde, le pan de mur Ă©boulĂ© de lâusine Blanc-Ligue.
Je redescends. Le parking est dĂ©sert. Dans mes souvenirs dâenfant, lors des stages de chants dâĂ©tĂ©, des tables Ă©taient sorties, des tapis Ă©tendus au sol, des tipis colorĂ©s offraient des cachettes aux enfants, lâescalier permettait dâĂ©pier les adultes.
Un cinĂ©ma en plein air Ă©tait installĂ©. Une flĂšche en carton jaune fluo pointe la double porte vitrĂ©e. Ă travers les vitres, on distingue dâanciens bancs de
lâĂglise empilĂ©s dans un coin, dâautres entourent une table de bistrot en mĂ©tal. La salle de rĂ©ception, vide, semble immense. Au fond, un bar en faux bois clair vient dĂ©limiter lâespace dâaccueil du public et lâespace cuisine, destinĂ© aux rĂ©sidents et aux initiĂ©s. Les murs intĂ©rieurs ont Ă©tĂ© recouverts dâune sous couche de papier gaufrĂ© puis enduits de peinture blanc cassĂ©. Les portes des toilettes, en vert anis, se dĂ©coupent dans cette derniĂšre. La lumiĂšre des nĂ©ons blancs vibre sur les poutres de la charpente dâorigine. Au sol, des dalles de lino aux effets marbre permettent un nettoyage rapide de la salle.
Les matĂ©riaux rĂ©pondent aux normes et standards esthĂ©tiques des Ă©quipements des lieux collectifs communaux, et contrastent avec les murs dâorigine de lâancienne
usine Saint-Joseph du Haut, construits en pierres ocres.
Pas de mouvements dans le bĂątiment, sur le bar traĂźnent des Ă©co-cup et une boite de chocolats.
Je retourne sur mes pas pour poursuivre le parcours de lâObjet qui Parle dans le village. Jâanalyse le potentiel didactique du parcours vis-Ă -vis du village, il fait passer le visiteur devant les principaux lieux remarquables â par leur architecture, leur histoire ou leur activitĂ©, du village. Mais peu sont ouverts, signalĂ©s ou rĂ©fĂ©rencĂ©s. Je me projette dans un parcours permettant dâavoir accĂšs au passĂ© du village tout en donnant de la visibilitĂ© aux ateliers et lieux de production encore actifs.
Traversée du
Faubourg: longer lâatelier Ocrement, avec ses cours de couture et sa boutique de cĂ©ramiques. Passer devant la PizzĂ©ria, la maison de lâapiculteur du village, des garages, la pharmacie, le croisement avec
la rue Vieille puis le pont de
la rue Neuve. Arriver jusquâau petit chemin de
la riviĂšre surnommĂ© Peyronnet le bas. Ă lâentrĂ©e du chemin, lâancienne
Fabrique de bonbons Ă vendre⊠dedans des exposants: les artisans des Nouveaux Ateliers du Dorlay â rĂ©cemment installĂ©s dans une ancienne usine Ă la Terrasse sur Dorlay par
le Parc afin de mettre en commun les ressources et savoir-faire autour du textile.
DĂ©jĂ deux jours de salon, quelques visiteurs. Mais « Le week-end ça sera plus dense, pour lâinstant on se relaie pour surveiller les stands. » tĂ©moigne une exposante.
DerriĂšre, Ă
lâusine Sainte-Marie, lâexpo dâun jeune photographe, un gars du coin « Je viens de PĂ©lu,
PĂ©lussin. Je photographie les mains dâartisans de la rĂ©gion en argentique. ».
LâĂ©vocation des nouveaux propriĂ©taires de lâusine Sainte-Marie (Simonot ?), le projet de crĂ©er un lieu dâart et un gite. Les anciens locataires de lâusine - lâassociation
Lâoreille est Hardie, ont Ă©tĂ© virĂ©s par les descendants Dussuc afin de vendre.
Je note ces informations sur mon tĂ©lĂ©phone. Ă la maniĂšre dâun texte Ă trou Ă complĂ©ter, les bribes et fragments dâinformations historiques, techniques et anecdotiques, glanĂ©s au fil de conversations et dâobservations me permettent de comprendre les liens entre habitant·e·s, lieux, objets et histoire tout en les condensant au travers dâun fil narratif et de potentiels itinĂ©raires de lecture du village.
Je ressors et continue mon repĂ©rage. Plus que de poursuivre le parcours de lâObjet qui Parle, je prolonge mon arpentage en cherchant Ă cartographier mentalement les diffĂ©rents lieux-dits du village, notamment ceux situĂ©s sur le haut du village en direction de Bourg-Argental avec lesquels je suis moins familiĂšre. Je cherche Ă dĂ©limiter spatialement les contours du village tout en jaugeant lâanimation des zones que je traverse.
Depuis
le jardin et
la cour de
lâusine Sainte-Marie longer
la riviĂšre.
Traverser
le Parc de
la nouvelle Ăcole. Suivre
la rue Entre deux Ăąges jusquâau
Moulin du Mas et
ses canaux débouchant des soieries amont. Le systÚme hydraulique traversant le village rejoint ici le cours de la riviÚre.
Le mur restauré au niveau du pont de
la rue du Mas, une ancienne grange? RĂ©parer, bricoler ou restaurer? Le bĂ©ton VS le bĂąti de pierres. Les entrĂ©es et fenĂȘtres des anciens ateliers et
fermes devenus des habitations murĂ©es avec des parpaings. BouchĂ©es Ă cause de lâimpĂŽt sur les fenĂȘtres?
Remonter vers les nuages, le haut du quartier du Mas. Vue sur
lâancienne Ăcole de garçons.
Zone dâhabitations. Maisons des annĂ©es 60-70.
Les potagers hérités des jardins ouvriers.
SâĂ©loigner sur le Chemin des Manissols.
Les champs et
les fermes accolés au village, vaches et naseaux brumeux. La limite périphérique du village.
Continuer vers
la Rivoire, un nouveau lieu collectif autour de la permaculture installĂ© dans lâancien chĂąteau de la Rivoire, les paniers bio et les marchĂ©s musicaux. Plus dâune heure de marche pour atteindre le lieu situĂ© de lâautre cĂŽtĂ© de la colline.
DĂ©pendance Ă la voiture. Vue sur
les alentours.
Au loin,
la route de la Modure vers
Bourg-Argental et les locaux de
la SARL Trouillet.
17h30, extinction des lumiĂšres de lâentrepĂŽt.
La nuit orange sur
le village en contrebas.
Demi-tour.
Retour par la rue de la Modure. Croix Ă lâentrĂ©e du village. Retour Ă lâanimation du trafic routier.
Immeubles dâanciens
logements ouvriers.
LâAlimentation GĂ©nĂ©rale,
la Poste.
Place de la Bascule.
Les lumiÚres de Noël dans le centre du village.
La devanture de
la Boulangerie et
le Tabac. Les voitures en double file.
Le parking et la place de
la Mairie.
La sculpture commémorative de la guerre de 14-18.
Retour Ă
la maison.