Histoire du village

La commune de Saint-Julien-Molin-Molette est un ancien village de soyeux, situé au sein du Parc Naturel Régional du Pilat, en dessous de la métropole de Saint-Étienne, entre la Loire et l’Ardèche. Le nom du village raconte une histoire, il fait référence aux moulins et molettes - pierres à aiguiser -, ainsi qu’au travail des minerais extraits des mines alentour dès l’an 1000 avant JC. Le nom originel de cet ancien village romain aurait ainsi été «Moledane» ou «Moletane». Saint-Julien s’ajoute, vers le 3ème siècle après JC, à la suite de l’évangélisation du village.

Les habitant·es du village, les Piraillons et Piraillones, tiennent leur nom du travail de la pierre dans les carrières, de l’extraction des minerais dans les mines de plomb, de cuivre et d’argent, des meules permettant de produire farines et huiles, ou du ramassage de pierres destinées à la fabrication d’émaux pour la poterie. L’étymologie du nom Piraillon signifiant «qui travaille la pierre».
Le village s’étend sur les deux rives de la rivière du Ternay. La force mécanique des eaux de la rivière du Ternay, traversant le village, a permis de travailler la laine, le chanvre puis à l’aide de systèmes hydrauliques – canaux, écluse, cascade, roue – d’actionner les meules des moulins et les machines des ateliers présents au village – charronnerie, menuiserie, forge, etc. - et enfin les différents métiers des fabriques de soie.

Ainsi, dans les années 1700, deux industries se développent autour de Saint-Julien-Molin-Molette: l’exploitation des mines et le moulinage de la soie. De nombreuses fonderies et forges sont présentes au sein du village. Les mines d’où sont extraits les minerais, notamment celles d’Éteize – commune voisine - sont encore visibles aujourd’hui et marquent le paysage. L’industrie de la soie se développe sur l’ensemble du massif du Pilat, du moulinage du fil de soie à l’impression textile en passant par le tissage. La présence sur le territoire de tous les différents corps de métiers liés au travail de la soie est une particularité ayant permis à la région de devenir une des principales régions de production de textile en France. À Saint-Julien-Molin-Molette, le développement de cette activité fait croître la population en fournissant du travail à de nombreu·x·ses ouvrièr·e·s des soieries mais aussi aux commerces, ateliers et fermes alentours. En 1906, 2500 Piraillons et Piraillones résident au sein du village, auxquels s'ajoutent les habitant·e·s des hameaux alentour, les ouvrières en dortoirs ainsi que les travailleu·r·se·s à façon. L’industrie textile décline à partir du milieu du XXème siècle, entraînant la fermeture progressive des fabriques et l’exode de la population : en 1990, le nombre d’habitant·e·s est de 1000. Pour relancer la démographie et l’activité économique, le Parc Naturel Régional du Pilat et la municipalité de Saint-Julien-Molin-Molette misent sur l’art, l’artisanat et la culture en proposant les locaux des anciennes fabriques à des artistes et les maisons vides à des artisans d’art. Les anciennes usines sont transformées en maison d’édition, ateliers de production, studio de danse ou d’enregistrement, salle de spectacles et lieux de vie proposant expositions, événements culturels et festivals.

Aujourd’hui, le nombre de Piraillons et Piraillones est de 1150, avec une population vieillissante. La région est connue pour son immobilier peu cher et son taux de chômage élevé. L’accès aux soins et à la « culture » , sont - sans voiture - presque impossibles. La Poste ouvre le matin un jour sur deux, un marché a lieu sur le parking de la Mairie une fois par semaine. Des commerces et services de proximité viennent dynamiser le village : deux Épiceries, une Boulangerie, une Boucherie, un Coiffeur, un Kebab, une Pizzéria, un Restaurant, un Café, un Bar et un Cinéma associatif, un camping, une maison des Associations, une Maison de soin, une École … et de grandes devantures grillagées laissant deviner de grands espaces vides. En s’éloignant du bourg, on découvre de grandes maisons avec domaines et jardins ainsi que de nouveaux quartiers ; des zones pavillonnaires des années soixante et des barres HLM côtoient maisons individuelles en cours de construction. Aux alentours, une zone d’activité puis la campagne, des champs et la forêt. Un paysage de basse montagne proche de celui des Cévennes.

charte de contribution

Dans les brumes, archive en mouvement de l’histoire ouvrière liée au patrimoine textile du village de Saint-Julien-Molin-Molette, a pour vocation d’archiver, cartographier et suivre les évolutions économiques, sociales et politiques du village dans le temps. Cette archive, sous forme de base de données participative, est complétée au fur-et-à-mesure. Toute personne peut proposer un contenu qu’elle considère nécessaire à l’écriture de l’histoire commune du village.

Pour participer à l’écriture de l’histoire de Saint-Julien-Molin-Molette, remplissez la fiche de contribution puis renvoyez cette dernière complétée avec le contenu (sous forme de reproduction ou copie) par mail ou courrier aux coordonnées suivantes: ______________________.

Crédits

Dans les brumes,
mémoire de fin d’études à l’ENSCI - Les Ateliers,
par Camille Peyrachon sous la direction d’Ariane Wilson.
Enquête de terrain, textes et images réalisés en 2021-2022.

Textes et images, sauf mention: Camille Peyrachon.
Graphisme et mise en page: Camille Peyrachon & Éléonore Sense.
Développement web: Éléonore Sense.
Typographies: Baskervool du collectif ByeByeBinary, Neuzeit S LT Std.


Merci aux contributeur·rices:
· 2021-2022: Jacqueline Peyrachon, Pierre et Betty Schmelzle, Delphine Gaud, Franck Besson, Hubert Sage, Franck Trouiller, Didier Lazzareschi, Michel Linossier, Yvette-Vincent Vallat, Sébastien Fenet, Amandine Simonnot, Jean-Yves Barou, L’Association Patrimoine Piraillon, Camille Benecchi, Jean-Marc et Éliane Bancel, Jacqueline - médiatrice au Musée des Tresses et Lacets, François Perrier.