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Usine Saint-Victor,

L’usine, situĂ©e Ă  l’angle entre la MontĂ©e des Fabriques et le Chemin Anne-Sylvestre, est inaugurĂ©e le 17 avril 1898, aprĂšs dix mois de construction. L’usine est baptisĂ©e Saint-Victor en hommage Ă  Victor Gillier, dĂ©cĂ©dĂ© dix ans auparavant. La toiture Ă  ciel ouvert – shed- est caractĂ©ristique de l’usine, elle assure une bonne luminositĂ© Ă  l’atelier de tissage. L’objectif de cette usine est, selon ses propriĂ©taires, de «donner aux hommes un travail jusque-lĂ  insuffisant relativement Ă  celui des femmes occupĂ©es dans le pays.»
et souvent relayĂ©s au mĂ©tiers annexes: main-d’Ɠuvre, jardinier, charron, marĂ©chal-ferrant, tourneur sur bois, Ă©picier
 L’usine n’a pas utilisĂ© l’énergie hydraulique, son activitĂ© est alimentĂ©e par l’électricitĂ©, sans doute produite par une machine Ă  vapeur.

L’usine est l’une des rares Ă  avoir employĂ© des hommes sur des mĂ©tiers Ă  tisser.
En 1942, on dĂ©nombre soixante-six mĂ©tiers Ă  tisser. Sur les plans anciens, l’usine est reliĂ©e par passages souterrains et passerelles aĂ©riennes – passant au-dessus du chemin de service et menant au PrĂ©-Battoir -nouvellement nommĂ© Chemin Anne Sylvestre - Ă  l’usine Sainte-Marthe et Ă  l’usine Chirol, dont ourdissoirs prĂ©parent les chaĂźnes pour le tissage. Le chemin est amĂ©nagĂ© en 1870, Ă  la suite d’un litige entre les hĂ©ritiers de Pancrace Corompt. On retrouve sur les murs de chaque cĂŽtĂ© du chemin de service, les traces de passerelles aĂ©riennes. La premiĂšre passerelle avait Ă©tĂ© construite par Pancrace Corompt en 1867, cĂŽtĂ© montĂ©e des Fabriques, le chemin de service n’existant pas Ă  cette Ă©poque, afin de relier le bĂątiment de la Petite Sainte-Marthe Ă  des toilettes situĂ©s Ă  l’actuel emplacement de l’usine Saint-Victor.
La seconde passerelle aérienne est construite par la famille Gillier en 1948.
C’est le seul atelier de tissage Ă  avoir suivi l’évolution des mĂ©tiers Ă  tisser. Auront Ă©tĂ© installĂ©s mĂ©tiers jets d’eau et mĂ©tiers Ă  lance. L’activitĂ© de l’usine cessera en 1990. Les derniers exploitants sont la famille Gillier.

En 1993, Winfried Veit, peintre et sculpteur rachĂšte l’usine. AprĂšs plusieurs annĂ©es de travaux, l’usine bĂ©nĂ©ficie d’espaces d’habitations, d’ateliers et d’une grande salle pour des expositions et manifestations culturelles.