Moulin de la Caroline - dit Moulin du Mas
SituĂ© dans le quartier du Mas, Ă lâintersection entre la riviĂšre du Ternay et la rue du Moulin - rue
descendante, perpendiculaire Ă la rue Peyronnet, Ă lâangle de
la maison de maĂźtre Perrier. Ce moulin Ă
moudre le grain Ă farine et huile est un tĂ©moin des activitĂ©s annexes Ă lâactivitĂ© des fabriques de soie en
fournissant aux ouvrier·es des ressources alimentaires. Ce moulin, dont on retrouve la trace dÚs 1600,
est lâun des plus anciens bĂątis construits le long de la riviĂšre du Ternay.
Le moulin Ă©tait alimentĂ© par lâeau provenant du
canal alimentant les soieries en amont -
Usine Perrier,
Moulinage Cellard, Usine Sainte-Marie -, lâeau provenant des soieries Ă©tait stockĂ©e au sein dâune retenue
dont le niveau dâeau Ă©tait contrĂŽlĂ© par
lâĂ©cluse du moulin. Le meunier pouvait alors procĂ©der Ă des
Ă©clusĂ©es - lĂąchĂ©s dâeau - afin dâactionner
la roue Ă aubes situĂ©e en aval, Ă lâintĂ©rieur du bĂątiment. Sous
le poids de lâeau dĂ©versĂ©e dans ses godets, la roue Ă©tait mise en mouvement et actionnait, au moyen de
courroies de transmission, les mécanismes des moulins à grains et à huile.
Le moulin Ă huile Ă©tait situĂ© en rez-de-chaussĂ©e. Lâhuile produite Ă©tait majoritairement de noix ou de
colza. Le trop-plein dâeau Ă©tait Ă©vacuĂ© par un canal passant sous les Ă©curies et sortant en chute dâeau du
bĂątiment pour se jeter dans le canal alimentant les champs de la Condamine et de Lyponne, les femmes
du quartier faisaient leur lessive sur ce canal.
Ă lâintĂ©rieur du moulin, au rez-de-chaussĂ©e, se trouvait une bascule et un monte-charge permettant de
peser puis dâemmener les sacs de grains dĂ©posĂ©s par les paysans - le pĂšre dâHubert Sage,
main dâoeuvre
pour la famille Dussuc, aidait Ă la manoeuvre des chevaux et vaches qui emmenaient les sacs et devaient
passer par un Ă©troit ponton au dessus de la riviĂšre. Ces sacs, destinĂ©s Ă la farine, Ă©taient montĂ©s jusquâaux
meules du moulin Ă grain situĂ© au premier Ă©tage. Lâappartement dâhabitation du meunier se trouvait, au
premier étage, au-dessus du moulin à huile, et à cÎté du moulin à grain. La salle du moulin à grain - farine
- communiquait avec la cuisine du meunier. Les chambres Ă©taient Ă lâĂ©tage.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les bluteurs -appareils à tamiser la farine afin de la séparer du son. Les
tamis Ă©taient garnis de tissus de soie provenant des fabriques du village. La farine est alors mise en sac
tandis que lâhuile vient remplir des dames-jeanne.
à la suite du travail du meunier, les paysans récupÚrent le son pour nourrir leurs animaux, et la farine -
notamment de seigle - quâils portent au boulanger. Le boulanger faisait payer le pain Ă façon, c'est-Ă -dire
au travail de façonnage et de cuisson. La tourte au pain de seigle pouvait se conserver une semaine et
constituait une part importante de lâalimentation des ouvrier·es et habitant·es du village.
Les mécanismes du moulin étaient en bois, le meunier faisait réguliÚrement appelle aux menuisiers du
village afin dâeffectuer des rĂ©parations.
Le moulin du Mas reste en activitĂ© jusquâen 1938, avant dâĂȘtre rachetĂ© par Antoine Dussuc et transformĂ©
en habitation. Aujourdâhui, le moulin appartient aux hĂ©ritiers de la famille Dussuc.