Début mai 2022, à Saint-Julien-Molin-Molette.
Les cerises et le garage.
Je retourne faire
des photos du village et réalise une captation vidéo du
nœud du tisserand avec
Jacqueline.
Debout sur une chaise au milieu du salon, je fais plusieurs prises. Devant la caméra, ma grand-mère perd un peu ses moyens, et dit «Petite, j’ai fait
ce nœud des milliers de fois à l’atelier de mon grand-père
rue de la Modure, pour faire les canettes ou réparer les fils de
chaîne. Mais quand je dois mettre des mots dessus et que je le conscientise, je l’oublie… Je le sais sans le savoir. Attends, je recommence.».
L’après-midi, je retourne jardiner avec
Pierre. On ramasse les prunes véreuses et les cerises dans le jardin de
Josette. En passant par la cuisine de Josette, Pierre me montre la table, une coupe de soie est posée dessus. Il a réfléchi et se souvient du geste des ouvrières lors du pliage d’une coupe, de son laçage avec un fil à capier puis de
son étiquetage avant son rangement dans une sache puis sur une étagère avant expédition au
donneur d’ordre. Des gestes quotidiennement réalisés par
les ouvrières dans
le bureau de
visite de coupe.