Dans les brumes / Lieux / Usine Blanc
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Chez Blanc - dit le Grand BĂątiment ou Chez Corompt-Jamet,

l’usine est situĂ©e dans le MontĂ©e des Fabriques, en face de l’usine Saint-Joseph du haut et de l’usine Ligue. En 1819, une annĂ©e aprĂšs l’achat du moulinage Ligue, Jean-Joseph Corompt fait construire « Le Grand BĂątiment », destinĂ© au tissage et Ă  l’impression de foulards – jusqu’alors importĂ©s d’Inde en France.
DĂšs l’annĂ©e 1832, l’activitĂ© de tissage de l’usine occupera soixante-dix ouvriers et ouvriĂšres.
La fabrique rĂ©unit filage de cocons, moulinage, tissage, teinture et impression. Dans le premier bĂątiment construit, en 1868, quatre-vingt-douze mĂ©tiers Ă  tisser sont installĂ©s sur trois Ă©tages, et tirent leur Ă©nergie de la locomobile - une machine Ă  vapeur dĂ©plaçable. Par la suite, d’autres bĂątiments agrandissent l’usine, telle que la rotonde dans le virage de la montĂ©e des Fabriques. En 1880, sont installĂ©es deux machines Ă  vapeur, l’une en rĂ©serve. L’usine est Ă©clairĂ©e au moyen d’électricitĂ© produite par une dynamo.
En 1950, le tissage et la visite de coupe sont encore rĂ©alisĂ©s sur deux Ă©tages du premier bĂątiment. L’atelier d’impression est transformĂ© en habitation Ă  l’arrivĂ©e d’Hippolyte Blanc d’Alissac, gendre de Jean-Bap- tiste Jamet, l’usine prend alors le nom d’usine Blanc. Dans les autres bĂątiments se trouvent les dĂ©vidoirs, ourdissoirs, canetiĂšres, le vaporisage, le magasin, la cuisine, les dortoirs, les chambres de bonnes ainsi que les ateliers annexes tels qu’une forge, un atelier pour les peignes, une menuiserie, une bascule, des espaces de stockage des huiles des gareurs, du bois et du charbon.

Sur une carte postale ancienne datant des annĂ©es 1960, on peut distinguer les diffĂ©rents corps de bĂątiments organisĂ©s autour de la cour. Le sous-sol du Grand BĂątiment Ă©tait amĂ©nagĂ© en atelier mĂ©canique – tour, fraiseuse perceuse, pompe et canal d’eau assurant l’irrigation du jardin. La bĂątiment de l’usine Blanc a une cheminĂ©e monumentale tronconique, c’est la seule subsistant au village. L’usine ferme en 1953. Le dernier exploitant est de la famille Blanc.
En 2001, Antoine Baillaud et Delphine Simon acquiĂšrent l’usine pour la rĂ©habiliter en habitation et atelier menuiserie. La rotonde de l’usine est transformĂ©e en atelier bois et prend le nom d’Usine Ă  Bois.
En 2002, Antoine Baillaud et Delphine Simon louent une partie du bĂątiment abritant anciennement la maison de maĂźtre Ă  La Brasserie du Pilat. Le rez-de-chaussĂ©e de l’usine accueille un temps cette fabrique de biĂšres biologiques et artisanales avant qu’elle ne s’agrandisse et dĂ©mĂ©nage au sein de la zone artisanale Ă  la sortie du village - en direction du barrage du Ternay. Leur usine abrite aussi deux ateliers, dont celui de Yannick Le Tord, artiste plasticienne.

En Novembre 2021, l’usine Blanc est victime d’un incendie. L’atelier de menuiserie ainsi que les logements sont dĂ©truits. La cheminĂ©e tronconique demeure intacte.
La restauration de l’usine est estimĂ©e Ă  plus de deux millions d’euros.