Fonderie Bancel - Manufacture de Croix et de Christs et d'articles religieux
La Manufacture Bancel est une entreprise de fabrication dâarticles religieux et funĂ©raires - patenĂŽtrier -
crĂ©Ă©e en 1866. Ă cette Ă©poque, câest Monsieur Jean-Joseph Viollet, habitant Ă Lyon, qui implante lâactivitĂ©
dans le village. La premiÚre Manufacture de bijouterie religieuse est située dans le quartier Pré-Battoir.
En 1890, lâusine se dĂ©place donc 100m plus haut, au
moulinage Pauze - Fabrique Nouvelle ou usine Joseph
Perrier - oĂč une
roue hydraulique permet le polissage mécanique. Cependant les locaux sont exigus
et lâaccĂšs pour les vĂ©hicules acheminant le coke de fonderie et les mĂ©taux demande des manĆuvres
complexes. Monsieur Cabut, gendre Viollet, fait construire lâactuelle usine Ă lâentrĂ©e de Saint-Julien,
avenue de Colombier. LâactivitĂ© de lâusine dĂ©bute en 1900. La production se concentre alors sur les croix
de «la Bonne Mort», fondue en laiton et incrustĂ©es dâĂ©bĂšne.
En 1919, la famille Bancel fait lâacquisition de lâusine. Joseph Bancel, mĂ©canicien de formation modernise
la fabrication des Croix en concevant ses propres machines-outils. Il fait aussi lâacquisition de presses
mécaniques. Et crée de nouveaux modÚles de Croix en ajoutant le travail des bois précieux: ébÚne,
palissandre, macassar, sont sertis dans des christs en bronze ciselé, des croix en argent fondues et
certains bijoux conçus spécialement pour les Ordres religieux. Avec les nouvelles matiÚres plastiques,
imitation nacre ou autres teintes, la manufacture fabrique aussi des croix pour chapelets et dâautres
articles religieux comme des plaquettes, bĂ©nitiers, chemins de croix, lâusine produit environ 2000 modĂšles
différents.
Grùce à un catalogue illustré et rédigé en Français, Anglais, Allemand, Italien et Espagnol, et des représentants aux Etats-Unis,
Canada, Italie, Espagne, Belgique, etc, la manufacture fait connaĂźtre son travail
aux quatres coins du monde et ses fabrications sont reconnues pour leur qualitĂ©. Le nombre dâouvriers
travaillant dans les locaux de la Manufacture Bancel augmente jusquâĂ 80 travailleurs. Pendant la guerre
de 1914-1918, Joseph Bancel fabrique des piÚces en acier pour la fusée des obus en acier.
Lâusine aurait aussi accueilli une activitĂ© de
tissage lors de la seconde guerre mondiale dont on retrouve
des traces dans les agendas et livres de comptes de lâĂ©poque.
En 1961, câest Marius Bancel qui reprend lâactivitĂ© de son pĂšre. En 1966, la manufacture a cent ans
dâactivitĂ©, elle continue la fabrication de Croix, bien que le ClergĂ© et les ordres religieux en portent de
moins en moins. La concurrence étrangÚre se développe au cours de ces derniÚres années, notamment
en Italie, Espagne, au Japon et en Allemagne. Marius Bancel achĂšte de nouvelles machines, et de
nouveaux modÚles de christs lors de ventes aux enchÚres à Lyon, la collection de la manufacture dépasse
alors les 2400 modĂšles. Il fabrique aussi des christs âmodernesâ, modelĂ©s par son frĂšre, Louis Bancel,
artiste dessinateur et sculpteur, monté à la capitale et éminemment reconnu, auquel le Musée Louis
Bancel Ă Bourg Argental est dĂ©diĂ©. Ă cette Ă©poque, la manufacture fait travailler une quinzaine dâouvriers.
AprÚs des études en mécanique, Jean-Marc Bancel prend la suite de son pÚre, formé sur le tas, il fait
vivre la manufacture jusquâen 2014, date de son dĂ©part Ă la retraite. MalgrĂ© la diversification de la
production -sculptures, quincaillerie- les demandes faiblissent et lâactivitĂ© diminue, lors de sa fermeture
la manufacture compte 3 ouvriers au total. Jean-Marc est lâun des derniers patenĂŽtriers au monde, et
la famille Bancel reste dĂ©tentrice dâun lieu, dâun savoir-faire et dâune collection de christs uniques en
France, par leur nombre, leurs dimensions, et leurs styles.
Différents
documentaires et reportages ont été filmés au sein de la manufacture.
Aujourdâhui la famille Bancel, propose au public de visiter la manufacture de Croix et dâassister Ă une
dĂ©monstration dâune coulĂ©e. Cette activitĂ© permet de prĂ©server ce lieu-tĂ©moin afin de transmettre un
savoir-faire dâexception.